Avertissement : cet article évoque des violences sexistes et sexuelles.
Mon podcast Marie Sans Filtre est diffusé sur toutes les plateformes d’écoute, ou à cette adresse : anchor.fm/mariesansfiltre
Marie Sans Filtre est un podcast intime, féministe et politique. Je m’appelle Marie Albert, j’ai 26 ans et j’habite à Alençon (Normandie). Je suis aventurière, journaliste et autrice féministe. Je me définis comme une femme cisgenre célibataire pansexuelle dépressive blanche jeune mince valide athée et pauvre riche. Dans ce podcast, je raconte mes expériences intimes. Je construis mon personnage public. Je déconstruis le patriarcat.
Aujourd’hui, c’est le trentième épisode. La dernière fois, je te parlais de mon viol. Aujourd’hui, je parle de voyage solitaire.
A écouter : le podcast Les Ailleuronautes et son épisode “Déconvenues à Moscou” dans lequel j’interviens pour présenter ma difficile année d’études en Russie (2014-2015), juste avant mon premier voyage seule.
Mon premier voyage seule : une semaine en Crimée, en juin 2015. Puis je deviens écolo et j’arrête de prendre l’avion, l’année suivante.
Mon deuxième voyage seule : le chemin de Compostelle entre 2016 et 2019.
Mes autres voyages seule : mon tour de France de l’Occupation en train et en vélo (2017), mon tour du globe en cargo (2019), mon Survivor Tour (débuté en 2020).
A lire ou écouter : les épisodes “Je fais le tour du globe sur un cargo”, “Je marche seule de Paris à Compostelle”, et ceux dédiés au Survivor Tour de mon podcast Marie Sans Filtre.
Le voyage seule modifie mon rapport à la solitude, au célibat et à la santé mentale.
A lire ou écouter : l’épisode “Célib en voyage” de mon podcast Sologamie.
En voyage, je subis malheureusement et régulièrement des violences sexistes et sexuelles : ma dernière enquête parue dans la revue We Demain (numéro 33 en kiosques actuellement) fait état du harcèlement sexuel que nous, marcheuses seules, subissons sur le chemin de Compostelle.
A regarder : mon passage sur France Info à l’invitation de la journaliste Patricia Loison pour discuter de mon chemin de Compostelle et de mon enquête dans We Demain.
J’ai aussi déposé une plainte pour agressions sexuelles il y a un mois, au commissariat d’Alençon, contre un second-capitaine ukrainien prénommé Yevgueniy qui m’a donné deux fessées pendant mon tour du globe en cargo.
A lire : mon enquête « Seule avec les relous de mer », au sujet du sexisme des marins, parue dans la revue We Demain en mai 2020.
Mon nouveau projet s’appelle donc le Survivor Tour : le tour de France d’une survivante de violences sexistes et sexuelles. En voyage seule, je transgresse l’interdit masculin. Je dors seule dans la forêt. J’ai rencontré deux exhibitionnistes en trois mois de marche, pendant ma première étape (été 2020). Et je ne suis pas la seule à en croiser en randonnée. Je prépare une enquête à ce sujet, à paraître bientôt dans le magazine Néon.
Attention : je ne suis pas en danger dans la forêt. Je suis en danger en présence d’hommes. Je ne m’expose pas davantage à des violences sexistes et sexuelles en voyage, qu’en ville ou à mon domicile. Spoiler : les agresseurs sont partout.
A lire ou écouter : l’épisode “Survivor Tour : je survis seule au fond des bois” de mon podcast Marie Sans Filtre.
A lire également : l’essai Les femmes aussi sont du voyage, écrit par Lucie Azema, paru aux éditions Flammarion.
Première solution aux violences sexistes et sexuelles : la fin du patriarcat cis blanc hétéro.
Deuxième solution : que davantage de femmes et personnes minorisées prennent la route et qu’on envahisse les sentiers de randonnée, par exemple. Que les agresseurs se retrouvent en minorité, et menacés à leur tour.
Troisième solution : l’autodéfense féministe. J’ai été formée par l’association Loreleï à Paris. Épisode de Marie Sans Filtre sur le sujet à venir prochainement !
Attention, je parle d’un point de vue situé. En voyage solitaire, je bénéficie d’un privilège blanc, bourgeois et valide.
A suivre : le compte Instagram decolonial.voyage.
Ma déconstruction ne fait que commencer. J’invite les personnes minorisées, les personnes concernées à me donner leur point de vue sur cet épisode de Marie Sans Filtre.
Et si vous le pouvez/souhaitez, rejoignez-moi pour un petit bout de chemin sur mon Survivor Tour l’été prochain.
Et partez en voyage seul·e, toujours si vous le pouvez/souhaitez. Un jour pour commencer, pas loin de chez vous. Rappel : prendre le train seul·e, c’est déjà voyager seul·e.
Voilà.
Marie Albert
19 mars 2021
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