Végétarien, végétalien, vegan : les brouteurs d’herbe au secours du climat

Magasin d’alimentation végane Végétal & vous, à Lille

Nombreux sont les Lillois militants de la cause animale à encourager l’alimentation végétale.  A l’heure de la COP 21, tous revendiquent la dimension écologique d’un régime sans viande. Sauver des vies c’est bien, sauver la planète c’est mieux.

«Utiliser les ressources naturelles pour élever des animaux consommés par l’homme, c’est une aberration écologique et économique !»  Au salon de produits biologiques Naturabio installé à Lille Grand-Palais le dernier week-end de novembre, un visiteur s’emporte. Sur le stand de l’association de défense animale L214 Éthique & Animaux, les militants sont nombreux à partager son opinion : «J’ai arrêté la viande pour lutter contre le réchauffement climatique», affirme Nadia, végétarienne depuis six mois. La COP 21 en tête, elle fait face à un public curieux ou plus suspicieux : «Je ne vois pas le mal à manger des œufs», argumente une visiteuse. «Quelle est la différence entre un végétarien et un végétalien ?», questionne son voisin. Les dépliants sont distribués, les arguments répétés.

Le végétarisme, ce régime sans viande, fait-il de plus en plus d’adeptes ? A la une du magazine Causette qui titrait “Pour sauver la planète, ne vous viandez plus” en novembre, une belle tranche de beefsteak. Dans les pages du mensuel féministe, une bande dessinée signée La Blanche et Besse énumère les raisons de limiter sa consommation de viande. A l’échelle de la planète, l’industrie de la viande émet plus de gaz à effet de serre (18%) que tous les transports réunis. Parce que l’animal doit être nourri, logé, chauffé, transporté, sa viande transformée. A lui seul, l’élevage est responsable à 80% de la déforestation de la forêt amazonienne. Ainsi, un régime alimentaire végétalien – sans viande, ni poisson, ni produits laitiers – produirait huit fois moins de gaz à effet de serre qu’un régime omnivore.

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Couverture du magazine féministe Causette en novembre 2015

Dans le Nord-Pas-de-Calais, pas facile d’abandonner welsh, carbonade flamande et maroilles. Sur le site web de référencement des restaurants vegans VegOresto, la capitale des Flandres est sous-représentée. Seules trois enseignes de restauration proposant un menu 100% végétal y figurent, contre une vingtaine à Paris. En mars, une Lilloise a donc créé le premier site de référencement de restaurants végétariens à Lille, Veggielille.com : «Quand je tapais “restaurant végétarien Lille” sur Internet, je ne trouvais pas vraiment de résultats pertinents. C’est en faisant ce triste constat que j’ai décidé de créer mon blog», raconte Sacha. La végétarienne a déjà testé quelque quinze restaurants dans la métropole lilloise, dont elle publie une critique sur son site.

Produit vegan, produit écolo ?

Rue Léon Gambetta à Lille, une épicerie végétalienne a ouvert ses portes en mars dernier. Le magasin Végétal & Vous propose des substituts végétaux à la viande, au poisson et même au fromage. A l’échelle nationale, le supermarché Carrefour a lancé  en octobre la gamme Veggie, composée de produits végétaliens (nuggets, steaks, falafels). Aucun de ces produits n’est étiqueté bio, mais il séduit le public vegan par ses prix attractifs (à partir de 2,10 euros le lot de deux steaks de soja).

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Nouvelle gamme de produits végétariens Carrefour

La dimension écologique de ces entreprises est sujet à débat. A l’issue de la projection du documentaire américain Vegucated au cinéma L’Univers le 29 octobre dernier, une végétarienne lilloise s’interrogeait sur la prétendue “sobriété” d’une alimentation vegan. Certains végétaliens cessent de consommer des produits d’origine animale, pour les remplacer par de la “véganaise” (mayonnaise végétalienne), des steaks de soja et du tofu industriels. L’origine de leurs ingrédients reste inconnue, tout comme leur empreinte écologique. Face au doute, la militante de l’association L214 Johanne répond : «Les produits transformés ne sont pas indispensables. Je n’achète jamais de steak de soja, je cuisine tout moi-même à partir de produits frais.» Et sa collègue Nadia de conclure : «Chacun fait sa part.»

Marie Albert

7 décembre 2015 – ESJ Lille

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Marie Albert

Aventurière, journaliste et autrice féministe

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