Aventurière et journaliste féministe, je reprends le 1er juillet 2023 mon tour de France à pied. Cet été, je marche trois mois de suite et traverse les Pyrénées en solitaire pour me réapproprier l’espace public et lutter contre les violences sexistes. Explications.
C’est quoi le « Survivor Tour » ?
Passionnée de randonnée, j’ai entrepris en 2020 un tour de France continentale, soit environ 10.000 kilomètres de marche en solitaire. Je suis partie de Dunkerque (Nord) le 1er juillet 2020 en appelant cette aventure le « Survivor Tour », soit le tour de France d’une survivante.
Car je survis aux violences sexistes et sexuelles tous les jours depuis mon enfance. J’estime que ma survie n’est pas plus menacée au fond de la forêt qu’en ville ou à mon domicile, avec un conjoint violent par exemple.
Combien de kilomètres depuis 2020 ?
Ma première étape s’est achevée après 1.500 kilomètres parcourus entre Dunkerque et Lannion (Côtes-d’Armor) en 2020. Ma deuxième étape s’est déroulée à l’été 2021 : j’ai marché 1.500 kilomètres de plus entre Lannion et Arcachon (Gironde). J’ai donc cumulé 3.000 kilomètres sur les 10.000 prévus.
Quel tracé pour 2023 ?
Après une pause en 2022, mon Survivor Tour reprend le 1er juillet 2023 à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). Pour cette troisième étape, je prévois trois mois de marche. Je me fixe comme objectif la traversée des Pyrénées, soit 922 kilomètres entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée. Si j’ai l’énergie, je poursuivrai mon chemin le long de la côte méditerranéenne, jusqu’au 30 septembre 2023.
Pourquoi marcher contre les violences sexistes ?
Le Survivor Tour n’est pas ma première marche politique. En 2019, j’ai parcouru 700 kilomètres sur le chemin de Compostelle en Espagne pour dénoncer les féminicides, ces meurtres de femmes en raison de leur genre. Aventurière, journaliste et autrice féministe, je lutte au quotidien contre les violences sexistes et sexuelles. Avec mon tour de France à pied, je me réapproprie l’espace public.
Je me saisis de mon corps pour marcher seule dans des espaces naturels et urbains que beaucoup jugent « dangereux » pour une femme seule. Je dors sous la tente dans la forêt, en dépit du mythe du « grand méchant loup ». Je répète aux personnes que je croise que cet espace m’appartient autant qu’aux hommes et que je n’ai pas besoin d’un protecteur.
Tous les espaces, privés comme publics, sont dangereux tant que des agresseurs les occupent. Bien sûr, je subis des violences pendant mon Survivor Tour, mais pas plus qu’ailleurs.
En 2020, j’ai croisé deux exhibitionnistes sur mon chemin. En 2021, j’ai été harcelée pendant des jours par un randonneur éconduit.
En 2023, je miserai sur l’autodéfense féministe pour survivre et je partagerai mes péripéties sur les réseaux sociaux. Merci d’avance pour votre soutien.
Marie Albert
Aventurière, journaliste et autrice féministe
14 juin 2023
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