Rando solo : le guide fĂ©ministe 📚 paraĂźt chez Gallimard

Le 8 mai 2025, je publie mon deuxiÚme livre, Rando solo : le guide féministe, dans la collection Voyages Gallimard.

DĂšs maintenantvous pouvez commander ce livre dans votre librairie habituelle et sur les plateformes en ligne (Fnac, Cultura, Amazon).

Mais que contient ce guide ?

Faut-il craindre de marcher ou bivouaquer seul·e en pleine forĂȘt ? Comment rĂ©pondre aux inquiĂ©tudes de ses proches ?

Randonner solo en tant que femme, ou personne minorisĂ©e, c’est bien plus qu’une simple aventure. C’est reprendre possession de l’espace public, et s’offrir un moment rien qu’à soi. D’ailleurs, on vous rassure tout de suite, la forĂȘt est un lieu plus sĂ»r que la maison !

Dans ce guide pratique, Marie Albert, une aventuriĂšre fĂ©ministe ayant parcouru des milliers de kilomĂštres sur les sentiers de France et d’Espagne, vous donne toutes les clĂ©s pour vous lancer. Conseils, astuces et anecdotes personnelles… Vous saurez faire face aux « relous » et apprĂ©cierez la magie de dormir Ă  la belle Ă©toile.

Ce livre est un appel Ă  toutes les femmes et les personnes minorisĂ©es qui rĂȘvent d’aventure, Ă  toutes celles qui ont un jour hĂ©sitĂ© avant de se lancer. Parce que la libertĂ© de marcher est Ă  la portĂ©e de tous·tes !

Bio

Marie Albert est aventuriÚre, journaliste et autrice féministe. Chaque été depuis cinq ans, elle fait un tour de France à pied contre les violences sexistes, le Survivor Tour. Elle a déjà parcouru le chemin de Compostelle en solitaire (1600 kilomÚtres entre Paris et Saint-Jacques), marché 4500 kilomÚtres de Dunkerque à Arles et fait un tour du monde en cargo, sujet de son premier livre, La Puissance, paru en 2022.

Les premiĂšres pages du guide

Randonner solo, pourquoi ?

Pour reprendre l’espace public

La sociĂ©tĂ© pense : tu n’as rien Ă  faire dehors.

Pourquoi tu te permets de randonner trois à quatre mois par an, seule ? Tu n’as pas un travail, un mari, des enfants ?

Eh non, je ne suis pas une « femme d’intĂ©rieur » ! Comme la plupart des gens, je dĂ©teste les tĂąches domestiques. D’ailleurs, je ne connais personne passionné·e par ces activitĂ©s. Je sors tous les jours de chez moi, sinon j’étouffe. Je ne crains ni la pluie, ni les hommes, ni la nuit.

En 2020, j’ai lancĂ© le Survivor Tour, un tour de France Ă  pied contre les violences sexistes, le long des cĂŽtes et des frontiĂšres hexagonales. L’objectif ? Me rĂ©approprier l’espace public par la randonnĂ©e et me dĂ©fendre des potentielles agressions que je subirais en chemin.

J’ai moi-mĂȘme Ă©tĂ© victime de violences sexuelles dans ma vingtaine. J’ai gardĂ© le silence pendant des annĂ©es avant de porter plainte au commissariat. C’est pourquoi j’ai appelĂ© cette aventure fĂ©ministe le Survivor Tour, que je traduis par le « Tour de France d’une survivante ».

Depuis, chaque Ă©tĂ©, je pars marcher plusieurs mois sur ce tracĂ©. Au 5 octobre 2024, j’avais dĂ©jĂ  parcouru 4 500 kilomĂštres entre Bray- Dunes (frontiĂšre belge) et Arles (Bouches-du-RhĂŽne) en passant par la cĂŽte atlantique et la chaĂźne des PyrĂ©nĂ©es. J’entreprendrai prochainement une nouvelle Ă©tape, le long de la mer MĂ©diterranĂ©e.

Pourquoi craignons-nous l’espace public ?

Depuis des siĂšcles, il est monopolisĂ© par les hommes. En France, 81 % des femmes ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© victimes de harcĂšlement de rue. Des hommes nous alpaguent, nous draguent et/ou nous insultent. Certains sont des exhibitionnistes qui se masturbent sous notre nez. Ça m’est arrivĂ© aussi, y compris en randonnĂ©e.

C’est ainsi que les femmes ont appris Ă  craindre l’extĂ©rieur. Et le mythe de la « femme d’intĂ©rieur », heureuse et Ă©panouie, est nĂ©. Nous Ă©vitons certaines rues, nous ne sortons pas Ă  la nuit tombĂ©e
 Le clichĂ© du violeur solitaire rĂŽdant dans un parking mal Ă©clairĂ© est dans toutes les tĂȘtes. Contrairement Ă  ce que colporte ce mythe, le foyer est le lieu le plus dangereux au monde pour les femmes. C’est ce que rĂ©vĂšle l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime en 2018.

Il existe un lieu bien plus sĂ»r que la maison : la forĂȘt.

Je vous fais ici une rĂ©vĂ©lation. La nuit, dans les bois, il n’y a personne, vraiment personne !

DĂ©sormais, c’est plutĂŽt moi qui effraie les personnes que je croise en randonnĂ©e. Je suis sale, je ne souris pas et je m’enfonce dans la forĂȘt avec mes bĂątons de marche. Les gens doivent me prendre pour une sorciĂšre, tout droit sortie des contes des frĂšres Grimm.

Incroyable mais vrai : je dors sous ma tente dans la forĂȘt, sans craindre d’ĂȘtre « violĂ©e et assassinĂ©e » la nuit. Le mythe du « Grand MĂ©chant Loup » (ou plutĂŽt de l’homme violent) ne m’effraie pas. Aujourd’hui, je crains moins les hommes que je croise dehors. Au contraire, je sais m’en dĂ©fendre et ils le lisent sur mon visage. Rares sont ceux qui me harcĂšlent.

Je vois donc la randonnĂ©e comme un moyen d’émancipation,

une façon pour les personnes minorisĂ©es de se rĂ©approprier l’espace public. Marcher me rend puissante et me donne confiance en mon corps. Gardez en tĂȘte que la rando est un sport. À ce titre, elle permet de lutter contre la sĂ©dentaritĂ©. Elle prĂ©serve votre santĂ© physique et mentale. Sans objectif de performance, vous pouvez marcher Ă  votre rythme et faire autant de pauses que nĂ©cessaire.

La rando, c’est politique

« Il y a un cĂŽtĂ© militant dans la rando solo. Quand j’apparais aux gens, ils sont trĂšs surpris de me voir. Je suis une femme seule et musulmane visible. On ne m’attend pas lĂ , en randonnĂ©e. Je sais ce que les autres pensent des gens comme moi. Ça casse les clichĂ©s sur les femmes musulmanes. Et parfois, ça amĂšne de la discussion. » Miana Bayani, 28 ans

Conseil lecture

Notre colĂšre sur vos murs, ouvrage Ă©crit par le collectif Collages FĂ©minicides Paris (Ă©ditions DenoĂ«l, 2021) retraçant l’histoire et la lutte de ces colleur·euse·s fĂ©ministes

Rando solo : le guide féministe © MylÚne Dagnet

Bonne lecture à tous·tes.

Si vous ĂȘtes journaliste ou libraire, vous pouvez m’Ă©crire Ă  l’adresse suivante : marie.albert[at]mailo.com

Si vous ĂȘtes lecteur·ice et vous procurez mon livre, vous pouvez publier la nouvelle sur vos rĂ©seaux sociaux en m’identifiant. Je la repartagerai. Je vous invite Ă©galement Ă  afficher vos retours de lecture et Ă  m’envoyer votre avis (bienveillant, s’il-vous-plaĂźt).

Merci d’avance 😊

Marie Albert

8 mai 2025

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Marie Albert

AventuriÚre, journaliste et autrice féministe

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