Je me remets en couple !

Photo tous droits réservés © Marie Albert

Ce texte est la version écrite de l’épisode 53 de mon podcast Sologamie, qui est diffusé sur toutes les plateformes d’écoute : https://shows.acast.com/sologamie

Aujourd’hui, je vous annonce que je ne suis plus célibataire, alors que ce podcast, je l’ai justement construit sur ma propre sologamie, sur mon célibat politique, sur ma haine des hommes. Mais retournement de situation, je suis maintenant en couple hétéro !!! Quelle horreur !!! Je vous raconte tout ce qui s’est passé, et ce qui se passe actuellement, dans cet article.

C’est pas facile pour moi d’écrire cet épisode parce que j’étais si fière d’être célibataire et de détester les hommes. Je me disais, je vous disais, “si un jour je me remets en couple, ce sera avec une meuf”. Ces six dernières années, je les ai passées célibataire (malgré quelques petites histoires hétéros avec des connards, cf. les épisodes précédents de Sologamie). Il était hors de question pour moi de relationner avec des mecs cis, sauf besoin impérieux. Mais des besoins impérieux, j’en ai pas mal. Environ une fois par mois, quand j’ovule, je ressens une forte libido et j’ai envie de sauter sur d’autres humains pour copuler. L’abstinence sexuelle ne me convient pas complètement. J’adore le sexe, c’est l’activité que je préfère sur cette terre : faire l’amour avec quelqu’un·e d’autre. 

Or j’ai pris la mauvaise habitude, dès mon adolescence, de coucher avec des hommes cisgenres et c’est difficile de changer cette habitude. Je sais exactement comment séduire un homme et comment me comporter sexuellement avec lui. Avec les autres personnes, je me sens maladroite et timide. Résultat, au mois de mars 2024, j’ai une forte libido pendant que j’ovule et j’envoie un message à Simon, un mec avec qui j’ai relationné brièvement au mois de juin 2023 et dont je vous ai déjà parlé au mois de décembre dans l’épisode “Comment j’éradique ma dépendance affective”.

En juin 2023, je l’avais largué après quelques jours de “relation” parce qu’il ne me plaisait plus vraiment, physiquement et mentalement. Mais la baise avec lui était vraiment très bien et il habite à 300m de chez moi donc je pensais souvent à lui, cet hiver, quand je passais à pied devant son immeuble en allant faire les courses. Simon, il est bisexuel, il est gentil, il est fiable, il est respectueux. Comparé aux tocards que j’ai datés ces dernières années, il est pas mal, donc. Au mois de mars 2024, je l’ai donc recontacté et, bizarrement, il a accepté de me revoir, alors que je lui avais brisé le cœur un an auparavant. On s’est vu·es, on a discuté, on a fait l’amour et c’est reparti… Les premières semaines, j’ai gardé une distance convenable avec lui, pour ne pas retomber dans la dépendance affective. 

On ne se voyait qu’une fois par semaine et on ne s’écrivait pas tous les jours. Mais rapidement, on s’est redit “je t’aime” et on s’est attaché·es l’un·e à l’autre. Au moment où j’enregistre cet épisode, en août 2024, on est “ensemble” depuis cinq mois. On se voit plusieurs fois par semaine, quand je suis à Cherbourg, et on s’écrit quasiment tous les jours des messages sur Whatsapp. Mais je pars souvent en voyage/vacances donc on est parfois séparé·es pendant trois semaines ou un mois. Tout se passe bien. On s’entend bien, on communique beaucoup, la baise est toujours super. Des fois, on s’embrouille mais je me sens bien avec lui alors je ne le quitte pas.

C’est comme une nouvelle amitié qui commence. On apprend à se connaître et on fait des activités différentes ensemble : on va pique- “niquer”, on fait du sport, on cuisine l’un·e pour l’autre, on regarde les Jeux Olympiques… La nourriture et le sport = très important. On ne dort pas ensemble (2 essais = 2 échecs) car je dors très mal avec les hommes (avec les gens en général) et mon sommeil est précieux. Comme on habite dans de grands appartements, seul·e, à 300m l’un·e de l’autre, c’est pratique. On ne se doit rien, on respecte nos propres limites. Simon n’a jamais été en “couple long” avant, donc il découvre plein de choses. Il a 38 ans, donc 8 ans de plus que moi, et ça me gêne d’un point de vue féministe, mais bon…

Chose importante : on est en couple non-exclusif. Cela signifie qu’on ne se doit pas d’exclusivité sexuelle. On peut coucher avec d’autres personnes si on le souhaite, sans raconter les détails à l’autre. C’est très important pour moi car l’exclusivité du couple hétéro me répugne. Mon corps n’appartient qu’à moi et vice-versa. Ce n’est pas parce que je baise une autre personne que j’aime moins Simon, et vice-versa. Moi, j’adore séduire et faire du sexe donc si je rencontre quelqu’un·e qui me plaît demain, je ne me priverai pas (si la personne est consentante, évidemment). Donner de l’amour à plusieurs personnes à la fois me semble normal et plutôt sain. C’est ce que je fais en amitié. J’ai plusieurs ami·es en même temps. Et si je ressens de la jalousie envers les ami·es de mes ami·es, c’est mon problème, pas le leur. Ça m’arrive, mais c’est plutôt rare. On vit dans une société capitaliste où la compétition est quotidienne mais les relations amoureuses/amicales doivent vraiment en sortir.

Bref, je me sens heureuse avec Simon et il me dit qu’il est heureux aussi. Dans quelques semaines, je repars sur mon tour de France à pied, le Survivor Tour. Je vais marcher le long de la côte méditerranéenne pendant plusieurs semaines. Je ne verrai pas Simon mais ça va très bien se passer. Ma meilleure amie Tara marchera avec moi la première semaine. Mon frère Louis m’accompagnera sur la troisième semaine. Je m’investis beaucoup dans TOUTES mes relations, cette année. Je ne place pas ma nouvelle relation amoureuse au-dessus des autres. Je passe beaucoup de temps chez mon amie Tara, à Paris, et je pars fréquemment en vacances avec mon frère Louis.

Au mois de juin, j’ai passé une semaine sur l’île naturiste du Levant, côté mer Méditerranée, avec Tara, c’était fabuleux. Au mois de juillet, j’ai voyagé deux semaines sans avion en Écosse avec ma sœur Clara et mon frère Louis. On a beaucoup rigolé, j’ai adoré également. Les années précédentes, je m’étais beaucoup isolée dans ma sologamie. Je ne regrette pas cette partie de ma vie parce que j’en avais besoin. J’ai subi beaucoup de violences pendant mon enfance dans ma famille, et à l’âge adulte dans mes relations avec les hommes, donc je me suis repliée sur moi-même pendant des années pour me protéger. Je me sens fière de mon goût pour la solitude et de ma capacité à me débrouiller seule mais je n’en ai plus besoin aujourd’hui.

J’ai choisi un mot au début de l’année 2024 et ce mot c’est “CONFIANCE”. J’essaie de me faire davantage confiance et de donner cette confiance aux autres personnes de ma vie aussi. J’ai envie de passer davantage de temps avec les gens que j’aime. J’ai envie de voir des ami·es tous les jours, de partir en vacances avec mes adelphes (sœur et frère) et même de me mettre en couple ! J’ai fait le tour de la sologamie et du célibat. J’y reviendrai un jour, c’est sûr, car c’est précieux pour moi, et je continue ce podcast qui est capital dans ma vie. Mais je souhaite maintenant m’investir dans mes relations avec les autres. Il y aura des conflits et des ruptures, c’est sûr, mais je peux les gérer, apprendre à mieux les vivre…

Je me sens tellement bien avec Simon ! Bien sûr qu’il a des défauts, que c’est un mec cis avec des réflexes sexistes et que mon cerveau me dit de le quitter un jour sur deux. Mais je fais la balance entre ce qu’il m’apporte et ce que je lui reproche et je calcule que le positif est largement supérieur au négatif. Dans mes relations familiales ou amicales, je reproche également des choses aux personnes que j’aime et pourtant je ne les largue pas du jour au lendemain… Un jour peut-être, je me passerai complètement des hommes et je sortirai avec des personnes queer mais d’ici là, je me sens heureuse et c’est le plus important.

Donc je suis une mauvaise sologame, une mauvaise misandre, c’est bien moi 🙂

Voilà, je vous laisse avec ces réflexions. Et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sologamie. 

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Marie Albert

Aventurière, journaliste et autrice

20 août 2024

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Marie Albert

Aventurière, journaliste et autrice féministe

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