Comment bien larguer ton mec

Photo tous droits réservés © Marie Albert

Mes podcasts sont diffusés sur toutes les plateformes d’écoute : anchor.fm/sologamie et anchor.fm/mariesansfiltre

Avertissement : cet article évoque des violences sexistes et sexuelles

Dans cet épisode, je partage ma grande expérience en matière de rupture amoureuse, et donne quelques conseils personnels pour larguer sans (trop de) dégâts.

Comment quitter une relation dans laquelle on n’est plus heureux·se ? Y a-t-il une “bonne façon” de larguer ? Est-ce qu’on peut aussi traverser un chagrin d’amour, voire une dépression, si on est la personne responsable de la rupture ? Comment affronter la culpabilité ? Je réponds à toutes ces questions.

Contexte :

J’ai vécu ma première relation amoureuse à l’âge de 15 ans. Mon copain m’a quittée au bout de deux jours de relation, puis m’a reprise, et m’a relarguée quelques semaines plus tard. Je ne comprenais pas cette motivation. J’étais très amoureuse. J’ai tellement souffert que j’ai décidé qu’on ne m’y reprendrait plus.

A partir de cette date, j’ai largué moi-même les mecs avec qui je sortais, dès lors que je n’étais plus amoureuse. J’ai choisi des hommes qui étaient à mes pieds et ne m’auraient jamais quittée d’eux-mêmes (enfin c’est que je croyais).

Mon deuxième copain, je l’ai largué après trois ans de relation. Nous n’habitions pas ensemble, nous étions en relation à distance. Je me suis lassée et je l’ai quitté juste avant de partir en échange universitaire en Russie.

Mon troisième copain était violent psychologiquement, verbalement et physiquement avec moi mais je n’en avais pas conscience. Je raconte cette relation dans l’épisode “Je sors deux ans avec un homme violent” de mon podcast Marie Sans Filtre. Je suis restée avec lui pendant deux ans, malgré le fait qu’on se quittait régulièrement. On se remettait ensemble. A la fin, j’ai instauré une “pause” comme avec mon deuxième copain. Après un mois de “pause”, je l’ai quitté pour de bon.

Mon quatrième copain, je l’ai quitté après un an de relation, parce que je m’étais lassée aussi. Je l’ai fait par téléphone, comme pour mes deux précédents copains. Nous étions également en relation à distance, donc c’était la meilleure solution selon moi (de le quitter par téléphone).

Je ne comprends pas les personnes qui décrient la rupture par téléphone et qui disent qu’on doit quitter les gens impérativement en présentiel. Je trouve très violent de convoquer quelqu’un·e pour lea quitter alors que cette personne ne s’y attend pas. Le téléphone est plus courageux que le SMS, et permet aux deux personnes de raccrocher quand elles le souhaitent. Mais n’hésitez pas à m’écrire si vous n’êtes pas d’accord, et que vous préférez un autre moyen de communication pour larguer.

Parfois, j’ai revu mes ex quelques jours avec la rupture pour régler les derniers détails, par exemple leur rendre un objet qu’ils m’avaient prêté, ou répondre à leurs questions. Mais ça s’est toujours mal passé et je ne recommande pas.

Maintenant, je donne mes conseils pour une rupture réussie. Ce n’est que mon opinion, pas du tout objective :

  • Si on a des doutes sur la relation mais qu’on est pas sûr·e de vouloir rompre, on peut proposer une “pause” à la personne, pause pendant laquelle on ne se contacte pas et on peut réfléchir à l’avenir de la relation (mais ça fait débat)

  • Larguer par téléphone la personne, sans lui laisser d’espoir ni de choix. Ne pas détailler les raisons de la rupture si on ne le sent pas. Éviter de blesser la personne avec des remontrances ou des révélations (“de toute façon je t’ai trompé·e, bla bla bla”).

  • Couper les ponts avec la personne qu’on a quittée pendant plusieurs MOIS. Aucun contact par message, téléphone. C’est mieux d’éviter cette personne physiquement (mais on n’a pas toujours le choix). Cela permet de ne pas se remettre en couple avec son ex. Et de faire le deuil.

  • En parler le plus possible autour de soi, pour que tous·tes nos proches soient au courant qu’on n’est plus ensemble. Et pour digérer la rupture. Oui, on fait aussi un “chagrin d’amour” quand on est la personne qui largue. On peut aussi se sentir très mal, coupable, voire faire une dépression. C’est tout à fait normal et on peut consulter un·e professionnel·le de santé si besoin, voir en parler à saon supérieur·e hiérarchique si on a de bonnes relations avec cette personne et que cette rupture a des conséquences sur le travail.

  • Prendre soin de soi, prendre le temps de réfléchir, de se reconstruire après la rupture. Surtout NE PAS foncer dans une nouvelle relation, “pour ne pas se retrouver seule”. De mon expérience, c’est plus facile de tourner la page en entamant une nouvelle relation, mais ça empêche de faire un travail sur cette rupture, d’apprendre de ses erreurs et de grandir. Accepter le célibat fait partie intégrante du travail de deuil. On peut voir ses ami·es, s’investir dans un nouvel environnement, de nouvelles activités, voyager, faire du sport, profiter de sa famille, selon ses moyens et son temps disponible.

  • L’amitié avec les ex mériterait un épisode de mon podcast Sologamie à elle seule. Mon expérience est nuancée. Faites ce que vous voulez.

Bref, écoutez vous et ne restez pas avec quelqu’un·e juste pour lui faire plaisir ou ne pas lea blesser. On est bien mieux seul·e que mal accompagnée. La preuve : je suis célibataire depuis quatre ans et je vis ma meilleure vie. Autour de moi, je vois tellement de personnes et d’amies qui cherchent à rester en couple, à tout prix, et y perdent toutes leurs plumes.

Au sujet de la culpabilité, c’est un sentiment douloureux. Mais il faut l’assumer. Certaines personnes vont la ressentir plus que d’autres. Cela dépend de la personnalité de chacun·e. 

Ces dernières années, j’ai relationné avec des hommes plus “dominants” qui m’ont larguée eux-mêmes, enfin non, ils n’avaient pas les couilles, ils se sont juste éloignés progressivement parce qu’ils avaient peur de l’engagement, et j’ai dû m’auto-larguer. Je parle de ce problème sur ma chaîne Youtube, dans une vidéo qui s’appelle “Ma première sextape”.

Ma dernière rupture a été particulièrement difficile, puisque le mec a continué de me harceler après que je l’ai quitté. Je raconte toute cette histoire dans mon podcast Marie Sans Filtre, dans les épisodes “Je survis à la dépendance affective” et “Je survis au harcèlement de mon ex”. Dans le cas du harcèlement, il ne nous reste que la méthode forte : le bloquer sur tous les réseaux et l’éviter autant que possible. J’ai même dû porter plainte à la gendarmerie. Je rappelle que le contexte de séparation (quand une femme quitte un homme, par exemple) sert de justification à beaucoup d’hommes violents qui s’en prennent alors à leur ex. De nombreux féminicides (ou tentatives de féminicide) sont commis au moment d’une séparation. 

Moi, j’ai fait cet épisode du point de vue d’une femme cisgenre qui n’ai jamais vécu en couple. Je n’ai jamais été mariée. Je n’ai pas d’enfant. Mes ruptures sont donc bien plus simples que pour des personnes plus âgé·es ou qui se trouvent dans d’autres situations. Sachez en tous cas que vous n’êtes pas seul·es. Si vous avez des doutes sur votre relation actuelle, je vous conseille le tchat https://commentonsaime.fr/ animé par des pros qui répondront à vos questions et vous donneront des conseils personnalisés. C’est anonyme et gratuit.

En cas de séparation, entourons nous de personnes de confiance : ami·es, famille, collègues, associations. Le numéro 3919 est aussi un numéro d’écoute ouvert 24h/24 et 7 jours sur 7 pour les femmes victimes de violence. Quelle que soit votre situation, je vous crois et je vous souhaite bon courage. Nous méritons de vivre seul·e, libre et heureux·se (si on le souhaite).

Marie Albert

8 novembre 2022

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Marie Albert

Aventurière, journaliste et autrice féministe

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