J’arrête la pénétration

Photo tous droits réservés © Gaëlle Matata

Mon podcast Marie Sans Filtre est diffusé sur toutes les plateformes d’écoute, ou à cette adresse : anchor.fm/mariesansfiltre

Avertissement : cet épisode évoque ma sexualité et les violences sexuelles que j’ai subies

Aujourd’hui, je sors de la sexualité phallocentrée. J’arrête la pénétration vaginale par un pénis. Vous avez bien compris.

J’ai débuté ma sexualité sans pénétration. J’ai expérimenté tout ce que la société appelle « préliminaires » pendant des années, avec mon copain, avant de « perdre ma virginité ». Ce discours moralisateur et phallocentré est absurde. Après la découverte de la pénétration, ma sexualité est devenue plus classique est routinière. Je suis tombée dans un cercle vicieux. Moins de plaisir sexuel, car moins de sollicitations du clitoris externe (à lire ou écouter, l’épisode 34 intitulé “Survivor Tour : je survis au mauvais sexe” de mon podcast Marie Sans Filtre). J’ai attrapé des infections urinaires à répétition (également appelées cystites) et des mycoses récidivantes. Après quelques années de maladies diverses, ma vulve a développé une pathologie nommée « vestibulodynie » (à lire ou écouter, l’épisode 14 intitulé « J’ai tellement mal à la chatte »). Je souffre de la vulve depuis 2017, en permanence. Je ne peux plus porter de vêtement serrés, ni pratiquer la pénétration. Mon sexe est traumatisé par des années de mauvais sexe et de violences sexistes (à lire ou écouter, l’épisode 29 intitulé « Il me viole : je ne porte pas plainte »). De là est née ma haine des hommes cisgenres, ma misandrie. Je refuse à présent d’entretenir des relations amoureuses et/ou sexuelles avec les mecs cis. J’en suis dépendante affective et je préfère m’en passer, définitivement (à lire ou écouter l’épisode 6 intitulé « Pourquoi je tombe amoureuse des connards »). Un principe que je ne parviens guère à appliquer…

Alors, dans le cas où je rencontre malencontreusement un homme cis que je désire, je mets en place un protocole strict pour éviter toute pénétration. Je lui signale dès le début de la relation mon refus de sentir son pénis dans mon vagin. Je sors comme argument ma maladie, la vestibulodynie. J’obtiens l’accord de mon partenaire. Je fais appliquer cet accord, dans la mesure du possible. Exemples récents : le marin philippin John rencontré sur un cargo pendant mon tour du globe, les marins ukrainiens Vadim et Jenya (à écouter à ce sujet, l’épisode 4 intitulé « Mon plan à trois (raté) sur un bateau », 1800 écoutes à ce jour), mon aventure avec Loïc le Breton (épisode “Survivor Tour : je survis au mauvais sexe”) et mon histoire avec Yannis le harceleur.

Exceptionnellement, je peux réclamer la pénétration, quand je la souhaite, avec mon contrôle, et mon dosage. En conséquence, j’ai davantage d’orgasmes, plus aucune infection urinaire, ni mycose. Seule la vestibulodynie, bien installée, me fait souffrir. Je vous renvoie vers l’épisode 19 intitulé « Survivor Tour : je survis à l’abstinence sexuelle » de mon podcast, qui explore ma (vaine) tentative de m’abstenir de tout contact charnel avec les mâles dominants. A l’avenir, je me souhaite de rester célibataire (à écouter à ce propos : mon podcast Sologamie) ou de pratiquer le lesbianisme politique.

Références :

Autres :

  • Jouissance Club, de Jüne Plã, chez Marabout
  • Au delà de la pénétration, de Martin Page, chez Le nouvel attila
  • Les Couilles sur la table, épisode 39 : « Pénétrer », avec Martin Page, de Victoire Tuaillon, chez Binge Audio
  • Hot Line, présenté par Naya Ali, chez Spotify et Nouvelles Ecoutes
  • Oh my god yes, site internet pour explorer le plaisir, notamment clitoridien (à partir de 45 euros l’abonnement à vie) : omgyes.com

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Marie Albert

12 novembre 2021

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Marie Albert

Aventurière, journaliste et autrice féministe

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