Femme seule, je marche 10 000 kilomètres contre les violences sexistes. Partie de Dunkerque à l’été 2020, je survis à mon premier tour de France continentale à pied. Je survis, comme toutes les personnes victimes de violences sexistes et sexuelles, tous les jours depuis ma naissance. Ma survie n’est guère plus menacée au fond de la forêt qu’à mon domicile avec un conjoint violent.
Ma première étape s’est achevée à l’automne 2020 : j’ai compté 1500 kilomètres parcourus entre Dunkerque et Lannion, en Bretagne. Après une pause hivernale, mon Survivor Tour reprend le 10 juin 2021 à Lannion. Pour cette deuxième étape, je prévois quatre mois de marche. Je me fixe comme objectif le bassin d’Arcachon, soit 2000 kilomètres de plus, le long des côtes bretonne et atlantique.
Le Survivor Tour n’est pas ma première marche politique. En 2019, j’ai parcouru 700 kilomètres sur le chemin de Compostelle en Espagne pour dénoncer les féminicides, ces meurtres de femmes par leur (ex)conjoint. Aventurière et journaliste féministe, j’exige toujours que les féminicides et les infanticides cessent. Confinement et déconfinement creusent les inégalités et voient les violences sexistes et sexuelles augmenter.
Survivante féministe, je réclame des moyens financiers et humains, ainsi que l’application de toutes les mesures de prévention, d’éloignement et de protection des personnes victimes. En attendant, je survis et je contourne le pays avec ma tente sur le dos, craignant les hommes que je croise. En 2020, j’ai croisé deux exhibitionnistes sur mon chemin. En 2021, je mise sur l’autodéfense féministe et j’invite d’autres féministes à me rejoindre sur le chemin ou sur les réseaux sociaux. Nous sommes tous·tes des survivant·es.
Marie Albert
Aventurière, journaliste et autrice féministe
28 mai 2021
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